Invité surprise non désiré

Je la voyais se promener un peu partout sur les réseaux sociaux, faire parler d’elle à tous les coins de rue de la discussion, mais je n’avais pas remarqué qu’elle avait décidé de poser ses valises aussi chez moi, et qu’elle s’y était même bien installée. Cette année pour la première fois j’ai rencontré la dépression saisonnière.

Même sans en connaître les signes, on sent qu’en nous-même quelque chose prend trop de place en plus d’être mal placé. Comme un gros rideau de scène qui tombe parfois et voile tout sur son passage. On est triste, on s’énerve à tout casser pour n’importe quelle petite frustration, on revient dans l’euphorie sans qu’elle dure vraiment, tout nous semble une montagne, et c’est épuisant. Sommeil, alimentation, partent dans tous les sens. On a la force de ne rien faire, pas beaucoup d’envies. Notre cerveau a du mal à faire le point. 

Dans ces moments où l’on commence à sérieusement se demander si notre esprit déraille, le bonus « vie à l’étranger » peut-être à double-tranchant, pour la simple et bonne raison qu’en plus de l’état fluctuant – visiblement dû au manque de lumière naturelle – on fait face à nous-même et on est isolé.e d’une bonne partie de nos proches. Le cocktail funky à la redescente hard. Cerise sur le gâteau, c’est le moment que choisit un habitué de la vie nomade dont on se passera toujours pour se pointer : le mal du pays. 

Tout ce qui nous plaisait dans notre nouveau monde est comparé et forcément moins bien. On ne voit plus ce qui nous a séduit, comme l’étape deux d’une relation, nous ne voyions que les défauts. Fichtre, mais qu’est-ce qui m’arrive ? me serai-je trompée depuis le début ? S’ajoute le stress lié aux fêtes de fin d’année, les deadlines à boucler, le porte-monnaie qui se vide drastiquement. Il ne nous reste plus qu’à nous noyer dans un verre de vin chaud.

Cal-mons-nous.

Respirons un grand coup, regardons le ciel, écoutons des chants d’oiseaux, il est temps de sortir la tête hors de l’eau – mais pas forcément de sortir du lit – pour faire le point. Mon conseil est tout de même de sortir un peu marcher. C’est l’idéal pour s’aérer la tête.

Si vous n’avez pas quitté cette page par pure accentuation de déprime, je ne sais pas si vous avez fait le bon choix. Cependant, si j’ai bien écrit cette chronique, cela veut dire que j’ai survécu. Pour l’instant. Mais c’est bon signe.

Et après ? Contre l’adversaire, la meilleure attaque est toujours l’information. Le connaître, c’est le reconnaître pour mieux le combattre. Faisons l’état des armes mises à notre disposition : Esprit de Noël ? Check. Manger de bons plats chauds ? Check. Ralentir ? Check. Faire la liste de nos petits plaisirs ? Check, et une véritable mitraillette. Se faire rêver, se faire plaisir ? Check. Changer nos perspectives et nos points de vue ? Check. Savoir que cet état est temporaire ? Check. Enfin, ne pas avoir peur d’en parler ? On essaye, et c’est important. Check.

Teto Maltesi

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