La femme escargot

Je ne finis jamais ce que je commence.

Enfant je me faisais gronder parce que je ne voulais pas terminer mon assiette, j’ai dû finir deux séries complètes dans ma vie, et malgré mon grand amour de la littérature, il est rare que je lise un livre en entier. Qu’est-ce qui m’empêche d’aller au bout des choses ? Au moment de voir la fin approcher, il y a quelque chose en moi, comme une anxiété qui se réveille et me dit « Une fois que c’est fini, c’est fini. Tu es vraiment sûre que c’est ce que tu veux ? Te délivrer des choses, les laisser sur ton chemin ? ». Je suis plutôt du genre à voyager avec ma maison sur le dos, comme une femme-escargot, à foutre tout mon bordel dans mon sac. Etrange quand je sais que mon rêve est de ne jamais rester au même endroit, de partir vivre à l’étranger. Oui, allant de paire avec l’instabilité chronique j’ai besoin de sentir que tout ce qui fait partie de moi m’accompagne, et que je ne peux pas lui dire au revoir.

Pourquoi ne pas laisser la chance aux choses, aux êtres et aux histoires de passer leur chemin dans ma vie ? De ne rien rendre immortel, d’accepter l’éphémère. Un livre que je n’ai jamais terminé ne m’a jamais fait pleuré comme le jour où j’ai lu la dernière phrase des Mémoires d’Hadrien « tâchons d’entrer dans la mort les yeux ouverts ». Tiens, c’est drôle de penser à cette phrase maintenant, c’est comme si elle m’apportait la réponse.

Teto Maltesi

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