Devenir actrice, avec Ouidad Elma

Il y a un peu plus d’un an, je vivais à Londres. Un dimanche soir, une personne formidable avec qui j’étais m’emmène dîner-surprise dans un minuscule restaurant thaïlandais perdu au fin fond d’Elephant and Castle. Ce soir-là nous avons été rejoint par une jeune femme, une actrice, Ouidad Elma.

Je prends le temps de vous raconter les circonstances de notre rencontre parce que depuis cette soirée Ouidad et moi sommes devenues très proches. Le fait de parler toutes les deux français autour d’un bouillon de légumes divin a facilité les échanges. J’ai découvert son métier, nous avons parlé d’art, du Beau et de ce qui nous fait vibrer. Aujourd’hui j’avais envie de vous la présenter.

J’espère de tout cœur que cet article vous plaira. Peut-être que certain.e.s d’entre vous rêvent de devenir acteur.ices ? C’est l’occasion de mettre le pied dans le plat !

« Ne rien attendre. Faire. »

***

LA BEAUTANISTE – Bonjour Ouidad, tout d’abord, pourrais-tu te présenter ?

Ouidad E. – Je m’appelle Ouidad Elma, j’habite à Paris et je suis actrice. A côté de ce métier, je suis militante envers des causes qui me tiennent à cœur, notamment la cause animale et la famine.

Comment définirais-tu le métier d’acteur ?

Un acteur c’est quelqu’un qui va vivre des histoires pour les faire ressentir à d’autres. C’est un pont entre le monde de l’imaginaire et la réalité. C’est un créateur d’émotions.

A quel moment as-tu su que tu deviendrais actrice ?

Depuis toujours. Ça s’est rationalisé à 16 ans mais dès l’enfance c’était déjà présent. Je ne le voyais pas comme un métier mais comme un moyen d’expression, un espace ou je me sentais libre et authentique.

J’ai eu un parcours assez classique. J’ai commencé dans une troupe et au lycée avec une option cinéma. Plus tard j’ai fait des études de droit en même temps que mon travail d’actrice mais ça ne me plaisait plus, c’est alors que j’ai décidé de me concentrer sur ma carrière d’artiste.

Quelles sont les étapes par lesquelles tu dois passer entre le moment où on te propose de participer à une réalisation et la promotion du film une fois qu’il est sorti ?

Tu commences par passer un essai, une audition. C’est un exercice très intense, j’adore ça. Puis tu as plusieurs call-backs avec le réalisateur et enfin la prépa qui te permet de faire ton exploration, d’enquêter sur ton personnage, sur l’histoire, le contexte historique. C’est vraiment une phase qui me plaît, tu es comme un détective, tu vas ajouter des couches de couleurs sur ce que tu vas créer. C’est une étape cruciale.

Ensuite il y a le tournage. C’est encore une nouvelle réinterprétation de l’histoire et de ton personnage. C’est magique, c’est un véritable travail d’équipe pour faire aboutir au mieux la création commune. C’est un sentiment d’union assez particulier. Ça me touche beaucoup.

La promo, c’est l’aspect que j’aime le moins parce qu’il n’est plus question de la création du film, même si aujourd’hui on n’est tout de même plus libre pour parler d’un projet, qu’il y a plein de supports, et que c’est plus facile de le vendre. Cette promo sert essentiellement à porter le projet aux spectateurs et à le présenter. Après, l’appréciation d’une œuvre c’est aussi une rencontre, un timing. Et ça tu ne peux pas vraiment le contrôler.

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ton métier d’actrice ?

Être acteur c’est un métier qui te permet de découvrir des mondes que tu n’aurais jamais eu l’opportunité de rencontrer autrement. Les expériences y sont assez exceptionnelles sur le plan humain. D’ailleurs, je ne t’aurais jamais rencontré à Londres si je n’étais pas venue pour le tournage de mon film Drum !

Enfin, ça permet aussi une plus grande ouverture d’esprit. C’est un éternel apprentissage.

Être une femme actrice dans un monde tel que le cinéma, après ce qui s’est passé avec #MeToo, qu’est-ce que cela signifie aujourd’hui ?

Ca me révolte qu’en 2021 nous en soyons encore là, à régler ce genre de prérogatives. Je nous trouve lents et surtout confortables dans cette sorte de complaisance, où l’on n’ accepte pas les règles du jeu, mais en fait on les applique tout de même. Je suis vraiment heureuse que les choses aient pu un peu bouger, même si à mon sens ce n’est toujours pas suffisant.

Heureusement, il y a plein de choses qui se passent, des collectifs qui se créent. Le nombre de scénaristes et réalisatrices augmente. Les rôles changent ! J’ai rencontré des réalisatrices géniales, avec qui j’ai adoré discuter et partager des points de vue communs. J’adore être au contact de femme créatrices, je les trouve fascinantes, puissantes et surtout profondes. Leur compréhension de l’humain est peut-être plus vaste.

Quel conseil donnerais-tu a quelqu’un qui souhaite devenir acteur.ice ?

Être déterminé. Rencontrer des jeunes réalisateurs, faire des courts-métrages, et surtout être pro actif. Ne rien attendre. Faire. 

Comment ressens-tu l’impact du confinement et de la pandémie sur ton métier et sur l’industrie du cinéma ? Qu’est-ce qui permettra de lui donner un second souffle ?

J’essaye de voir les choses de manière constructive. Je pense que c’est un moment de réflexion. Même si la gestion de la crise a été très mal faite, au point que ce fut dramatique pour tant de monde. Je suis sûre que nous allons ressortir plus forts et plus libres après cette crise. J’attends de voir comment les choses vont prendre forme. Et j’espère que les injustices causées seront réparées.

Et si je te disais ‘parle moi du film de rêve dans lequel tu aimerais jouer’ ?

Le film de mes rêves serait réalisé par Guillermo Del Toro ou  Bong Joon Ho. Je jouerais un Alien qui découvre les humains sur terre et qui essaye de les sauver du réchauffement climatique et du capitalisme ! Ensuite je déciderais d’appeler mes potes Alien et là, miracle, tous les êtres se transcendent, tout le monde communique par télépathie. Nous ressentons ensemble et nous sommes tous connectés. Quelque chose comme ça (rires) !

Quel est ton rapport à l’art ? Quelle place détient-il dans ta vie ?

Il est toujours présent. L’art est nécessaire à mes besoins d’épanouissement en tant qu’être humain. Je crois que nous sommes tous nécessiteux d’art. Nous sommes capables du meilleur, et ce meilleur c’est l’art que nous créons et que nous partageons. L’art est quotidien.

***

J’espère que cet article vous a plu ! Si vous avez des questions, n’hésitez pas à les poser en commentaires ou à me contacter sur instagram à @labeautaniste.

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