Oyé Oyé !
Enfin je sors cet article que j’ai envie de faire depuis si longtemps. Vous êtes de sacrés veinards quand même.
J’ai toujours aimé lire et écrire. Depuis l’enfance, j’aime écrire des récits, des nouvelles, les rédactions étaient mon exercice préféré à l’école et ado, préférais passer mes vacances en Normandie à lire du matin au soir plutôt que de partir en boîte les weekends en restant sur Paris. Bon j’ai des amis en vrai quand même, pas de panique.
Depuis mon arrivée à Londres, je me suis donc replongée dans le plaisir de lecture que j’avais laissé tombé depuis quelques années. QUEL BONHEUR. Lire, c’est tout simplement s’évader de la réalité, construire des histoires, s’identifier, travailler son imagination et trouver des réponses aux questions fondamentales qui font de nous des humains insupportables pour ce qui est de pensées existentielles ! Alors pour éviter à votre cerveau de grommeler et à vos yeux de passer 6 heures par jour sur votre écran de téléphone (je suis hyper sympa comme nana non ?), voici les derniers livres que j’ai pu lire ces derniers mois.

Je ne vais pas passer par quatre chemins, lisez ce livre.
La Difficulté d’être (1947) est simplement ma Bible. Ce livre est le récit de Jean Cocteau sur des sujets gravitant autour de notre existence. Chaque chapitre, court, est dédié à un sujet traité par Cocteau, comme la mort, la lecture, la fête, la musique… tout en poésie et anecdotes personnelles qui provoquent des révélations existentielles toutes les cinq lignes. Vous allez peut-être pleurer, protester, contredire, acquiescer… Et c’est à mon sens le but de cet ouvrage : de provoquer quelque chose en vous.
A lire, relire, surligner, souligner, partager, débattre, chanter, louer, décortiquer.

J’erre dans Londres à la fin de la journée, il fait un climat lourd, presque tropical. J’entre chez Waterstones (THE bookstore anglais) et part à la recherche de livres intéressants à lire en anglais. Au moment de passer à la caisse, je fais un dernier détour entre les allées et tombe sur un présentoir recouvert de ce tout petit livre qui va me mettre une très grande claque.
No one is too small to make a difference (2019) est le recueil des discours prononcés à ce jour par la militante écologique de 16 ans Greta Thunberg jusqu’au mois de mai 2019. J’insiste sur son âge car je pense qu’il est à prendre en compte dans la critique du livre. En effet, on remarque que beaucoup de phrases sont réutilisées d’un discours à l’autre, les idées majeures sont toujours les mêmes, les temps de parole courts… mais QUELLE PUISSANCE. Un enchaînement d’éloquences qui dénoncent l’état actuel de la planète, un message directement adressé aux politiques, au peuple, aux jeunes, aux grandes entreprises… des punchlines à vous faire baisser les yeux et remettre toute votre vie en question. Une force de caractère, une indépendance, une argumentation simple mais terriblement efficace. Lisez-le pour vous ouvrir l’esprit, voir un peu les choses en face pour une fois ne fait pas de mal.
Greta, tu m’inspires.

Je m’apprête à prendre l’Eurostar pour rentrer à Paris. La gare de St Pancras est bondée de monde et je viens de terminer mon livre. J’entre dans une librairie en me disant qu’avec un peu de chance, je trouverai un ouvrage en français qui traîne au fond d’une allée. Mon regard tombe sur Marguerite Duras, tout en bas au rayon « Travel-France ». La libraire va approuver mon choix directement et une fois le cul posé sur mon siège direction la Manche, je me plonge dans le livre.
Dix heures et demie du soir d’été (1960) est un récit plein de passion, qui vous pèse terriblement lourd, vous étouffe, vous saisi par le col violemment et vous relâche quelques heures plus tard. Un couple, leur enfant et une amie sont en vacances en Espagne et atterrissent à cause de l’orage dans une petite ville où un crime passionnel a été commis. Le tueur est caché quelque part. La pluie tombe sans cesse. Le mari trompe sa femme avec l’amie. La femme le sait. La femme boit beaucoup, l’enfant dort, elle aperçoit le tueur sur un toit en face de l’hôtel et là… Non mais vous avez cru que j’allais vous raconter la fin ou quoi ? Moi, rien que d’y repenser j’en ai le souffle coupé.
A adopter pour être emporté.

Oui j’arrive après la bataille, j’en convient. La réputation de Persepolis n’est plus à faire.
Persepolis (2000 – 2003) est le récit autobiographique de Marjane, une petite fille de 8 ans qui vit à Téhéran pendant la révolution islamique. Le livre va nous permettre de suivre l’évolution de cette femme, forte et à la fois vulnérable face au contexte terrible dans lequel elle va grandir. Les sujets forts comme la famille, la politique, la société, l’amour, l’indépendance, l’âge adulte, la religion, la parole, l’information médiatique ou encore la liberté nous sont présentés à travers les yeux de Marjane pour mieux ouvrir les nôtres. Le format de bande dessinée est vraiment un point bonus excellent pour provoquer l’envie de continuer notre lecture et d’illustrer ce que l’on peut difficilement imaginer.
Un récit émouvant, poignant et très humain.

Un peu de théâtre pour changer ! Pendant le mois de Mai j’ai dévoré Cocteau, d’où sa présence double dans cet article. J’ai retrouvé le plaisir de lire le théâtre, qui est plus poétique à mon sens et qui peut provoquer une intensité différente de celle d’un livre.
L’aigle à deux tête (1946) est ma pièce favorite écrite par Cocteau. Il raconte l’histoire d’une princesse dont personne ne peut voir le visage depuis que son mari le roi a été assassiné plusieurs années auparavant. Un soir d’orage, elle célèbre la mort de son époux et se retrouve né à né avec un homme chargé de la tuer qui s’introduit dans sa chambre. Un amour totalement fou lié à leur destin mortel va se dessiner et sceller, ainsi, leur destin.
J’en ai pleuré d’émotion.

Terminons sur une note moins dramatique et rions un bon coup ! On m’a offert ce livre avant mon départ pour Londres. Etant donné que j’allais passer quatre mois chez notre chère Elisabeth II, ma famille a trouvé judicieux de me faire lire des ouvrages en lien avec l’Angleterre. Alan Bennett a été une découverte fabuleuse.
La Reine des Lectrices (2007), c’est tout simplement répondre à la question suivante : et si du jour au lendemain, la Reine Elisabeth se passionnait de lecture, au détriment de son poste à hautes responsabilité et de son pays. Si elle plongeait le nez dans les livres et commençait à bougonner d’aller remplir son devoir si précieusement contrôlé par ceux qui l’entourent ? A noter que le pitch est fou, mais que l’histoire est également pleine d’humour. J’ai passé plusieurs matinées à pouffer et à sourire dans le métro, plongée dans ce récit qui fait du bien.
Si votre vie est nulle en ce moment, je vous le recommande à 100%. Si au contraire tout va bien pour vous, seulement à 70% parce que c’est bon, vous pouvez pas tout avoir non plus sans déconner.
Avant de clore cet article, je voudrais vous parler d’un point qui me tient à coeur : arrêtez de commander vos livres sur internet via Amazon ou la Fnac lorsque ce n’est pas nécessaire. Aller en librairie est un plaisir unique. Parler de livres avec d’autres passionnés est unique. La lecture vous rend plus humain, plus enrichissant et intéressant. Alors prenez votre manteau et allez vous perdre pour mieux vous retrouver. Et dites vous que si Julia Roberts avait commandé son bouquin en ligne, elle n’aurait jamais rencontré Hugh Grant à Nothing Hill et sa vie aurait été à chier.
Je vous remercie d’avoir lu cet article ! Si cela vous a plu, dites le moi et je continuerai cette série #Bookstore avec grand plaisir ! Partagez vos livres du moment et dites moi ce que vous avez pensé des livres cités ici !
Bises digitalisées
Pepper.

crédit image : Sofia Doudine
4 réponses à “Bookstore : Livres à lire”
[…] Si vous souhaitez savoir ce que j’aime lire, je vous renvoie à mes articles Bookstore disponibles ici, là, et encore juste ici. […]
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[…] lire les deux premiers articles Bookstore, il vous suffit de cliquer ici et là (n’ayez pas peur, ils ne vont pas vous […]
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[…] La Difficulté d’être – un article qui en parles est juste ici L’Aigle à deux têtes – un article qui en parle est juste ici Autoportrait – pour en savoir plus c’est ici Orphée Lauré – c’est juste canon […]
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[…] comme ça que j’ai appris que j’adorais me cuisiner de bons petits plats, que j’ai recommencé à lire tous les jours ou encore que pleins de nouveaux projets pour le blog germaient dans mon esprit davantage stimulé. […]
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