Déclaration à la culture

Ce soir où je suis rentrée chez moi en disant au revoir à mes collègues sans savoir si j’allais les revoir avant la fin de l’année, ce soir où je ne me ruerai pas en terrasse pour goûter à une dernière heure de liberté sans blâmer ceux qui ne s’en prive pas, ce soir j’ai envie de parler.

J’ai simplement envie de faire ma déclaration d’amour à la culture, qui était aux abonnés absents lors de l’allocution présidentielle mais qui résonne partout ailleurs.

Cette culture qui se déferle en nous telle une vague déchainée. Cette culture que j’aime parce qu’elle me fait vivre, elle me fait ressentir, elle me rend passionnée et qui je l’avoue me permets parfois d’oublier tout le reste, qui semble comme un carré gris sur fond gris ce soir.

Si les musées doivent refermer leurs portes, si les expositions s’achèvent ou seront reportées, si elle n’est pas considérée au premier plan d’une société d’une richesse infinie, la culture ne disparait pas ce soir.

Elle est partout, elle veille sur votre moral, caresse vos yeux, ouvre votre esprit et adoucit votre âme. Son partenaire le Beau vous accompagne dans les couleurs, les danses, les chants, les mots.

La culture garantira au moins notre liberté de penser.

La culture nous rapproche. Je lui associe cette sublime citation de Vasarely qui je l’espère ne m’en voudra pas trop « A une civilisation mondiale doit correspondre un langage plastique mondial, beau et acceptable par tous. Mieux : utilisable par tous. »

Être cultivé n’est pas un don, c’est un jardin que l’on cultive sans cesse et qui porte de loin ses fruits. Cela ne doit jamais appartenir à une quelconque élite, c’est un droit universel qui facilite notre communication par ses multiples langages.

Dans une situation comme celle que nous vivons, continuez de soutenir ceux qui œuvrent en faveur de cette culture. Elle est indispensable, et, si j’ose m’exprimer ainsi, elle facilitera peut-être un corps sain, dans un esprit sain.