La biographie (pas chiante) de Maurice Béjart

Bonjour à tous ! Vous avez aimé l’article d’hier où j’interviewe l’auteur de BD Théo Grosjean ? Si vous n’y avez pas encore jeté un oeil, allez-y sans attendre car cet artiste est juste génial et aborde à la perfection les petits tracas de la vie (que ceux qui sont des anxieux hardcores lèvent les braaaaas wouhouuuu).

Bref.

Aujourd’hui, on se retrouve pour une nouvelle biographie (pas chiante). Et celle-ci n’est pas comme les autres.

Vous commencez à comprendre qu’au bout d’un moment tous les articles ne sont « pas comme les autres » ? C’est moi tout craché ça. Chaque artiste, chaque oeuvre est une révélation.

En règle générale, lorsque j’ai décidé de quels artistes j’allais traiter dans le Calendrier de l’Artvent, je suis allée chercher parmi ceux que je connaissais depuis longtemps. Ceux qui étaient devenus mes modèles. Ce n’est pas vraiment le cas de Maurice Béjart, dont nous allons parler aujourd’hui. En effet, Béjart, en plus d’avoir des yeux terriblement hypnotisants, est une véritable icône dans le milieu de la danse moderne. Danse moderne dont je trouve que l’on ne parle pas assez, alors que c’est un art qui mérite toute notre attention. Par exemple, avant de m’intéresser à des danseurs en vogue comme le collectif La Marche Bleue (de Léo Walk) – qu’au passage je trouve totalement fascinant – j’associais la danse à l’activité de la plupart des mercredis après-midis de mon enfance. Activité que je trouvais plus ou moins plaisante à l’époque (enfiler des collants moulants, très peu pour moi, qui mesurait déjà 6 mètre de hauts et pesait 12 kilos environ). Je trouve ça profondément dommage, parce qu’à l’époque où l’on nous encourage constamment à nous sentir bien dans notre corps et à nous aimer, la danse serait un moyen idéal pour y parvenir. Elle nous libère, nous décomplexe et nous offre un langage suprême.

C’est pourquoi aujourd’hui, j’espère vous donner envie de peut-être découvrir un nouvel univers, à travers la biographie (pas chiante) de celui qui incarne la danse qui s’inspire de toutes les danses : Maurice Béjart.

La vie de Maurice Béjart

Maurice Béjart, né Maurice-Jean Berger, est un danseur et chorégraphe français, reconnu notamment comme un grand contributeur de la naissance de la danse moderne. Il naît le 1er janvier 1927 en France.

Le père de Maurice n’est autre que le philosophe Gaston Berger. Sa mère meurt quand il a sept ans. En même temps, c’était un peu trop beau tout ça. Que le grand génie qui n’a jamais souffert me jette la première pierre. C’est d’ailleurs pour se soigner que Maurice commence à danser.

A 14 ans il intègre l’Opéra de Marseille, et à 19 ans l’Opéra de Paris. Il va travailler avec pleins des danseurs de renom comme Roland Petit. Et parce que c’est toujours utile de le savoir, il prend le nom de Béjart en référence à la femme de Molière, Amandine Béjart.

Déjà, rien que pour ça, il m’est sympathique.

Au début des années 1950, Béjart (Maurice du coup, pas Amandine, vous avez capté hein parce que je sens que certains sont distraits) fonde sa première compagnie, les Ballets de l’Etoile, avec laquelle il réalisera son premier succès : La Symphonie pour un seul homme (1955), qui révélera, avec Sonate à trois en 1957 (adapté du Huis clos de Sartre dont on parle dans un super article juste ici), son langage innovant basé sur la place majeure du corps humain dans ses compositions. C’est le principe même de la danse me direz-vous avec un air dédaigneux ? Déjà, vous êtes désagréable, et même si AU FOND vous n’avez pas totalement tort, comprenez que Béjart ne va se servir pratiquement que du corps, ne va partir que du corps et ne réfléchir que d’après le corps, comme matière première brute.

A la fin des années 1950, sa compagnie renommée le Ballet-Théâtre fusionne avec la troupe du Théâtre royal de la Monnaie (Bruxelles) pour donner naissance au Ballet du XXe siècle, compagnie qui accueillera des danseurs reconnus. De 1970 à 1988, Maurice reste à Bruxelles et fonde l’école Mudra pour approfondir sa vision du ballet moderne et où de nombreuses disciplines y sont alors enseignées en plus de la danse classique et contemporaine, comme le chant, le rythme, le solfège ou encore la scénographie.

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Sonate à trois – Maurice Béjart

Mais bon, si j’ai bien compris y’a embrouille avec des mecs de la Monnaie, donc Béjart se casse de Bruxelles et arrive à Lausanne à la fin des années 1980. Pour la petite anecdote, la cheffe de service de la culture de l’époque, Marie-Claude Jequier, lui demandera de quoi il aura besoin pour créer, ce à quoi Maurice répondra avec un maximum de classe internationale :

Du salaire de mes danseurs, et d’un lieu pour travailler.

Simple. Humble. Basique.

A Lausanne, sa compagnie prend le nom de Béjart Ballet Lausanne (BBL) et Maurice crée l’Ecole-Atelier Rudra, une seconde école de danse classique et contemporaine très prestigieuse.

Béjart va créer pas moins de 250 ballets. Il va aussi bien adapter à sa sauce des œuvres majeures comme l’Oiseau de feu (1970) et Casse-Noisette (1998) – qui, on le rappelle, sont composées par Diaghilev avec la musique de Stravinsky (mes chouchous), ou encore le fameux Boléro de Ravel (1961), que s’inspirer de groupes de rocks comme Queen ou encore de musiques traditionnelles orientales (Golestan ou la Jardin des roses, 1973). Il va parfois faire scandale, comme avec la Damnation de Faust (1964), et piocher le reste de ses idées dans la littérature, de Ionesco au Coran en passant par Nietzsche.

D’ailleurs j’ouvre une parenthèse. Si vous voulez apprendre à écrire Nietzsche de la bonne façon, pensez toujours à placer le “zsc” en vous souvenant qu’elles s’enchaînent dans l’ordre alphabétique inverse. C’est cadeau, ça va changer votre vie. Fin de la parenthèse.

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Le Sacre du printemps – Maurice Béjart

En parallèle à la danse, Maurice sera également metteur en scène de pièces de théâtres comme d’opéras et réalisateur de films. Il publie plusieurs ouvrages comme par exemple l’Autre chant de la danse (1974). Il recevra plusieurs distinctions, ses petits surnoms seront notamment Grand Officier de l’Ordre de la Couronne, Grand Officier de l’Ordre de l’Infant Dom Henrique et membre de l’Académie des Beaux Arts. Il se verra également attribuer le Prix de Kyoto en 1999, qui d’après Wikipédia est :

Une récompense internationale décernée à des personnes qui se sont distinguées par des contributions remarquables au développement de la science et de la civilisation mondiale, ainsi qu’à l’élévation spirituelle.

Déjà, ça fait beaucoup de noms en majuscules tout ça, et je sais pas vous, mais moi je mets ça sur mon CV di-rect. 

Enfin, et parce qu’à un moment, il faut savoir s’arrêter, Maurice quitte ce monde le 22 novembre 2007, à Lausanne.

Vous l’aurez compris, Béjart est une référence de la danse moderne. Il a été inspiré par les grands et continue d’inspirer les grands d’aujourd’hui. Avant de retourner vaquer à vos occupations, je vous recommande définitivement d’aller vous perdre sur Youtube pour binge-watcher son Sacre du printemps ou encore le Boléro qui sont de pures merveilles.

Béjart met en scène les corps comme pour en écrire des poèmes physiques et apporte un sentiment envoûtant qui accroche votre regard et vous donne envie de bouger. Pour cela, il méritait sa place dans le Calendrier (le melon gigantesque de la meuf).

***

Comme toujours, j’espère que vous aurez pris un grand plaisir à lire cet article. Je suis toujours aussi heureuse de vous présenter ce projet de Calendrier de l’Artvent et surtout, n’hésitez pas à m’écrire un petit mot en commentaire pour me soutenir ou bien à suivre mes folles épopées sur Instagram @pepperdwyer.

A demain pour un nouvel article !

Pepper.

3 réponses à “La biographie (pas chiante) de Maurice Béjart”

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