Découvre l’@rtiste Mikan Key, dessinatrice

Bonjour ! J’espère que tout le petit monde va bien et que vous avez aimé l’article d’hier qui vous présentait le podcast Book Club. Aujourd’hui, je vous présente une nouvelle artiste dessinatrice et bourrée de talent. Alors je ne tarde pas plus et je vous souhaite une bonne lecture !

Un soir d’octobre, je retrouve Clémentine, aka Mikankey (@mikankey), à Paris, en plein Bastille noir de monde. Nous finissons par atterrir dans un bar à la musique improbable passant de John Coltrane à Gims sans raison et nous, sirotant un verre avec plaisir. J’ai découvert les dessins de Clémentine sur instagram et j’ai eu un coup de cœur immédiat pour son travail aussi bien drôle qu’intéressant. Nous avons parlé sans voir le temps passer de femmes, d’inspiration, de l’importance de se cultiver et le plus important : d’elle !

***

PEPPER : Peux-tu te présenter brièvement ?

MIKANKEY : Je m’appelle Clémentine, je vis à Paris -mais j’ai grandi en Normandie. Je poste mes dessins sur instagram sous le nom Mikankey (« mikan » veut en fait dire « clémentine » en japonais !).

Comment expliquerais-tu ce que tu fais à quelqu’un qui n’en aurait jamais entendu parler ?

Je dirais que je fais des dessins assez simples pour illustrer des sujets qui me tiennent à cœur ou qui me passionnent, comme la littérature ou les femmes dans l’histoire. Je pense qu’aborder ses sujets sous forme de dessins permet d’attirer un public parfois réticent à, ou de vulgariser des sujets compliqués. Mais je fais aussi des dessins qui parlent de trucs débiles qui me sont arrivés dans la vie : exemple me tordre le cou en dansant !

Peux-tu m’expliquer un peu ton parcours ?

J’ai un parcours assez hétéroclite. Mes parents – toute ma famille en vérité – sont profs, implicitement ils m’ont orienté dans des études traditionnelles, qui « ouvrent toutes les portes ». J’étais une bonne élève – et je ne détestais pas les maths-, c’est tout naturellement que j’ai fait une série S. Mais au lycée les matières littéraires et artistiques me manquaient terriblement. À la suite de cela, j’ai commencé des études d’architecture à Paris … mais je ne suis pas restée longtemps car même si les cours m’intéressaient, l’ambiance ne me convenait PAS DU TOUT.

Aujourd’hui, je suis en master lettres modernes où je fais de la recherche sur la littérature médiévale. Tout au long de mon parcours le dessin m’a accompagné et je n’ai réalisé que cette année que c’est ce que je veux faire de ma vie. 

Pourquoi le dessin est-il important pour toi ? Qu’est-ce qui te pousse à traiter des sujets comme les femmes dans l’histoire par exemple ?

Je dessine depuis toujours. Quand on vit en Normandie, les journées pluvieuses sont nombreuses, donc on s’occupe comme on peut… je passais ma vie à la bibliothèque et j’ai grandi en lisant de tout : des romans, des bandes dessinées et pas mal de mangas. J’ai toujours eu envie de pouvoir créer un univers où les gens pourraient se retrouver. À 7 ans, je me disais secrètement que je voulais être « comme J.K Rolling », pour faire rêver les gens et les accompagner dans les moments difficiles. Aujourd’hui je veux surtout parler de sujets qui m’indignent et le dessin est l’outil qui me permet de le faire.

Je tiens beaucoup à parler des femmes car je ne comprenais pas pourquoi en lettres modernes, les auteurs abordés étaient toujours des hommes. J’ai toujours été quelqu’un d’indignée face à des situations injustes et la question des femmes est un des sujets qui m’indigne le plus ! Des artistes comme Pénélope Bagieu et ses Culottées ont ouvert la voie à cette envie de s’intéresser davantage aux femmes et à ce qu’elles ont accompli sans qu’on le sache, car elles sont trop souvent oubliées. J’ai le sentiment qu’une véritable sororité se met en place, une nouvelle génération de nanas partagent ce qu’elles aiment et se serrent les coudes entre elles.

Alors à mon échelle, j’essaye de me renseigner et d’en parler. Tous les mois, je propose gratuitement un calendrier mensuel à l’image d’une femme (comme Jane Austen ou Colette par exemple) et à l’occasion de l’Inktober 2019, j’ai présenté quelques peintresses comme Louise Jopling ou Marguerite Gérard qui ont marqué l’histoire en silence. Je suis notamment en train de travailler sur celles qu’on appelaient les Bas Bleus, un salon littéraire féminin anglais au XVIIIè siècle. J’essaye de leur dédier plusieurs posts mais je me rend compte qu’il est compliqué de trouver des sources sur ce sujet… c’est assez frustrant ! 

Est ce que tu as des envies d’évolutions particulières à l’avenir ?

Finir mon mémoire (rires) ! Plus sérieusement, j’aimerais pouvoir consacrer plus de temps à dessiner et pourquoi pas tenter d’en vivre partiellement, parce qu’à un moment, il faut bien se nourrir ! A côté de cela, je ne me projette jamais réellement, je suis incapable de dire ce que je voudrais être dans cinq ans par exemple. Ce qui compte, c’est de faire ce que j’aime et de continuer à apprendre, à nourrir ma curiosité qui est insatiable.

Qu’est ce qui t’inspire ?

TOUT. Une personne avec qui je discute et qui me parle de sa collection de boîtes à thé, un article sur le système d’écriture coréen, une anecdote sur la reine d’Angleterre… J’aime apprendre en me montrant curieuse, je ne me limite à rien. Je peux aussi bien écouter du rock, que du classique, de la musique coréenne ou japonaise que du rap (je suis une fan de rap). Comme je dessine beaucoup sur ma vie au quotidien quand je ne parle pas de sujets plus « profonds », mes petites maladresses et mon autodérision sont d’excellentes matières premières.

Y-a-t-il un artiste/podcast/film/quelque chose de culturel que tu as aimé récemment et que tu recommande ?

Je recommande la plupart des chaînes Youtube faisant des bilans culture comme Elise MahesClarinette ou encore Jeanne Lyra. J’aime aussi énormément le travail de l’illustratrice Maite Robert (@maite_robert) sur instagram, qui présente tout au long de son inktober des femmes à la vie totalement insolite. Enfin, j’écoute pas mal de podcast français comme Floodcast ou Bouffons (parce que j’aime beaucoup manger). 

***

Un grand merci à Clémentine d’avoir accepté de répondre à mes questions. J’ai vraiment passé un excellent moment avec elle et je lui souhaite de continuer dans tous ces beaux projets ! Retrouvez son travail sur son compte instagram @mikankey !

J’espère que l’article vous a plu. On se retrouve demain pour un prochain épisode ! En attendant, vous pouvez partager votre avis en commentaires ou me rejoindre sur instagram @pepperdwyer.

Pepper.

3 réponses à “Découvre l’@rtiste Mikan Key, dessinatrice”

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

%d blogueurs aiment cette page :