Quand on a grandi et vécu la plupart de sa vie au même endroit, partir vivre à l’étranger est une étape qui nous bouleverse. Personnellement, je suis née à Paris, j’ai grandi à Paris et je vis toujours à Paris depuis 21 ans. Toute ma vie est à Paris : ma famille, mes amis, mes amours, mon chez-moi, mes études et mon chat.
Mais parfois, la vie nous propose des opportunités, et on a beau être paumé dans sa vie ou juste effrayé, la vraie force est de savoir les saisir sans trop se poser de questions. Quand je suis arrivée en troisième année d’école de commerce en Septembre, on ne m’avait pas prévenu que la case « going abroad » était un peu comme la prison au Monopoli, même si on en a pas envie, on doit forcément y passer à un moment.
Alors on m’a dit « Oui mademoiselle, vu votre projet professionnel, vous devez partir cette année en stage et trouver quatre mois de vie hors de la France. Merci, bonne soirée. ». Franchement, au début j’étais loin d’être sereine. Le pays ? La nourriture ? L’argent ? Le boulot à trouver ? Le logement ? Les papiers et assurances interminables ? Prévenir ses proches ? Être prête personnellement ? Wow, beaucoup de choses à penser. Je considère qu’il existe deux types de personnes : celles à qui ça ne fait ni chaud ni froid de partir loin de tout , et celles que ça terrorise comme moi, angoissée de la vie et de tout ce qui gravite autour. Alors j’ai décidé de gérer la situation du mieux possible. Aujourd’hui, je démarre donc ces quatre mois à Londres et je vais vous parler de cette nouvelle expérience.
Se fixer des objectifs précis
Pour commencer, il faut vraiment comprendre que je partais de zéro et que j’avais concrètement cinq mois pour m’organiser de A à Z. Pour ne pas céder à la panique, j’ai immédiatement décidé de mettre des limites à ma recherche et de cadrer mon organisation au maximum. Déjà le point crucial était ma destination. Où est-ce que j’allais bien pouvoir partir pendant ces quatre mois ? Cela peut être jugé comme un détail pour certains, mais avoir une destination qui plaît, c’est se réconforter et se motiver pour organiser les tâches plus pénibles. Je n’ai pas réfléchi très longtemps. L’Angleterre m’attirait depuis des mois et je n’étais jamais allé à Londres, donc j’ai tout simplement décidé que c’est à Londres que je partirai (en plein Brexit, haha, merci Pepper c’est vrai que tu fais toujours les bons choix toi). Donc oui Londres est une ville extrêmement chère, oui le Brexit ferme les portes aux étudiants européens, mais je ne vous dis pas d’y aller moi, juste que si vous avez quelque chose en tête, je vous prouve que vous pouvez y arriver. Comprenez aussi que vous n’êtes jamais seul(e) et que vous devez utiliser cela à votre avantage dans tout ce que vous entreprenez.
Pour l’argent et le logement, les deux nerfs de la guerre, il a fallu être patiente. Il se trouve que parfois, demander, ça résout pas mal de problèmes. J’ai la chance d’avoir des parents qui me soutiennent pour vivre, mais le plus important c’est que j’ai explicitement demandé à être payée pour mon stage et que mon employeur a tout simplement accepté alors qu’il ne le faisait pas initialement et sur une proposition de ma part pour ce qui était du montant de la somme, qui me permet de vivre (hors potentiel loyer à payer) pleinement à Londres pendant un mois. Pour le logement, outre les milliards de sites internet disponibles, j’ai opté pour une option plus longue mais moins coûteuse : tout simplement appeler l’entièreté des gens que je connaissais, amis, famille, amis de la famille pour leur demander si ils avaient des plans. Et ça a marché ! Même si c’était ric-rac niveau timing avec les dates de départ, ça a marché. Si ça c’est pas une leçon de vie. La persévérance, ça paie. D’ailleurs, pour obtenir mon stage, le procédé a été le même et il a aussi bien fonctionné. L’effort est récompensé, je vous assure. Même si ça doit valoir quelques nuits blanches.
S’organiser Avant et Pendant
Une fois que vous avez géré les basiques et les plus pénibles (genre changer sa carte bancaire dans les délais, obtenir toutes les assurances et s’assurer que notre forfait téléphonique tiendra la distance – je dédierai surement un prochain article à cela car c’est un sacré bazar mine de rien), il faut faire sa valise et planifier. Pour ne pas vous sentir submergé et faire une crise de larme en comparant la taille de votre valise et de votre armoire, il faut rester méthodique et prendre quelques minutes pour se poser et faire les choses bien. Combien de temps vous partez ? Vos proches vont-ils venir vous voir et donc peuvent-ils vous apporter des éléments supplémentaires si nécessaire ? Pour les habits, faites des tenues déclinables et substituables, c’est la base, surtout si vous travaillez.
Le départ c’est pareil, moi j’ai eu la crème de la crème en voyant mon Eurostar supprimé seulement quelques minutes avant le départ, alors que j’avais 35 kilos de valises et qu’il était 7h du matin. J’ai dû prendre un avion d’urgence le jour même car les grèves se prolongeaient… bref un enfer. Mais savoir que j’avais bien tout prévu sur place et qu’il ne me suffisait plus qu’à arriver sur cette fichue île à un moment m’a aidé à garder mon calme et à bien vivre ce moment. Une fois arrivée, pareil. Une fois installée, mon trajet du lendemain minutieusement étudié voire appris par cœur et le quartier survolé sur maps, je me sentais déjà un peu plus en sécurité. D’ailleurs petit conseil qui m’a beaucoup aidé, même si vous ne prévoyez pas de faire du tourisme tout de suite, prenez deux heures pour bien comprendre comment s’organise la ville, où vous vous situez et où sont les lieux qui vous donnent envie. Notez déjà quelques restaurants, cafés près de chez vous, supermarchés/boutiques indispensables à votre survie pour sentir que vous contrôlez sans être névrosée. Vous pouvez aussi demander à des locaux de vous briefer sur les éléments à savoir pour anticiper un maximum ce qui pourrait vous déstabiliser.
Ne pas se déconnecter
On est en 2019, même si vous partez à l’autre bout du monde, vous serez toujours connecté avec vos proches si vous le souhaitez. Pouvoir parler quelques minutes avec sa famille tous les jours aide beaucoup au début, vos potes pensent à vous… alors oui ils vous manquent et parfois vous allez vous sentir seul(e) mais c’est tout à fait normal ! Vous bouleversez tout ce que vous connaissez ! Appelez les, envoyez leur un message et vous allez vous sentir tout de suite entouré(e).
Ce que vous pouvez aussi faire est d’emmener des objets, des livres, une odeur, un album, des photos, des vêtements… n’importe quoi qui vous soit vraiment cher et qui fasse vous sentir comme à la maison. Personnellement j’ai emmené toute ma collection de Cocteau et une bougie parfumée qui sent comme chez moi. Rien de plus inutile mais bon sang, ça fait du bien. Même si ce n’est pas dans vos habitudes, prenez de quoi écrire ce que vous vivez, ce que vous ressentez, de quoi laisser une trace et laisser échapper le stress qui peut arriver un peu quand il le souhaite dans une moment de fatigue ou de faiblesse.
Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que pour vous comme pour eux, la situation n’est pas facile. Personne ne va vous oublier et plus le temps passe, plus vous allez apprendre à apprécier ce nouveau mode de vie un peu plus solitaire. Surtout, vous allez découvrir de nouveaux loisirs ou des façons de vous divertir qui sont proches de celles que vous connaissez mais qui sont en accord avec votre voyage : moi, pour essayer de m’adapter, j’écoute des podcasts en anglais, j’essaye de lire beaucoup en anglais tous les jours, de parler le plus possible avec mes collègues… apprendre en s’amusant quoi, c’est la base ! Et ça déééétend.
S’autoriser à se lâcher
Ce dernier point est le plus important à mes yeux. Personnellement, je suis sujette à beaucoup de périodes d’angoisses, de stress, mon humeur peut assez facilement changer si quelque chose ne va pas et j’ai besoin de communiquer. La peur que peuvent engendrer tous ces éléments, ajoutée à la peur de l’inconnu, peut nous sembler dévastatrice et nous paralyser. Ce qu’il est fondamental de comprendre, c’est que vous pouvez y aller tout simplement à votre rythme, personne ne va vous juger. Ouais ça vous met mal à l’aise d’aller faire des courses et de devoir passer deux fois plus de temps en caisse sous le regard accusateur de tous parce que la monnaie de ce pays est tout simplement du charabia pour vous, et alors ? Arrêtez de croire que vous déranger, que vous n’êtes pas à votre place, il faut juste du temps pour s’adapter parce que vous êtes un humain qui a besoin de s’adapter à son nouvel environnement. Le fait de limiter la pression que l’on se met naturellement dans ce genre de situation va nous aider à repousser progressivement ses limites et l’on va se rendre compte qu’on prend de plus en plus de goût à se détacher de ce que l’on connaît, à se mettre à explorer son quartier, à rencontrer des gens et à leur parler dans leur langue, à s’ouvrir.
Je termine ce premier article en vous disant que malgré le temps que ça a prit pour tout mettre en place, les désistements, les doutes, la tristesse passagère, le manque, la distance, j’arrive à me sentir heureuse et à être excitée de tout ce qui m’attend durant ces quatre mois de découverte pure. je vous souhaite de vivre cela aussi dans votre vie et je remercie mes amis et ma famille, si ils me lisent, pour tout leur soutien et leur amour à mon égard qui me poussent chaque jour à devenir une personne épanouie.
Si vous souhaitez partager une expérience similaire avec nous, n’hésitez pas à venir en commentaire ou sur Instagram, je serai ravie d’échanger avec vous et d’écrire de nouveaux articles qui parlent de ce quotidien plein de rebondissements et de défis à relever !
Pepper.
Crédit photo : MUTI
12 réponses à “Partir vivre à l’étranger”
[…] anglais ne serait pas forcément une mauvaise idée. Personnellement, je l’avais acheté à Londres quand je faisais mon stage cet été et ça a été un pur bonheur. Contrairement à ce que je […]
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[…] la boucle et de clôturer cette démarche de retrouvailles (voire de découverte) avec moi-même : mon stage de 4 mois à Londres. Je suis partie pour la première fois à l’étranger, seule, pour y vivre chez des inconnus, […]
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[…] y a quelques temps, lorsque je vivais encore à Londres (un article sur le sujet est disponible ici), j’ai découvert un charmant petit restaurant nommé Mildreds (et vu que vous êtes curieux […]
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[…] si c’est un beau pays, déconne vraiment niveau surconso’). C’est durant mon expérience de vie seule à Londres que j’ai compris que mon juste milieu était l’achat raisonné en fripes. En disant […]
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[…] les boules grave ok ? D’ailleurs, si vous aussi un jour vous avez l’occasion de partir vivre à l’étranger, dites juste oui. Vous me remercierez plus tard car on n’a pas le […]
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[…] alliez vraiment croire qu’en quatre mois de vie londonienne, j’allais passer à côté du top 5 des meilleurs endroits où manger que je pourrai vous […]
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[…] sur une note moins dramatique et rions un bon coup ! On m’a offert ce livre avant mon départ pour Londres. Etant donné que j’allais passer quatre mois chez notre chère Elisabeth II, ma famille a […]
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[…] stage. D’ailleurs, vous pouvez lire le premier article que j’ai écrit à ce sujet ici et qui parle principalement de la phase de […]
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Hello ! Très sympa cet article! Bon courage pour ces 4 mois je pense que ça sera l’une des plus belles aventures de ta vie !
Des bisous 🙂
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Merci ☺️ oui c’est génial en effet !
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Hello! Si j’ai bien compris tu n’es pas encore partie! Je suis partie deux fois à l’étranger pendant mes études et c’était les meilleurs moments de ma vie, même si je concède que ça fasse peur ne t’inquiète pas tu vas adoré! Londres est une ville géniale et c’est pas si loin de la France 😃 Un seul mot d’ordre: PROFITES 😘
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C’est adorable et si, je suis arrivée lundi ! Merci pour ton message 💓
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