Qu’est ce qu’être un artiste en 2019 ? X @ectomorphe_

Il y a quelques temps, j’ai rédigé un article qui mettait en avant dix artistes à découvrir sur instagram  et en majorité des illustrateurs et graphistes français. En l’écrivant, et face au flot presque illimité de comptes « à découvrir si vous avez aimé… », je me suis pour la première fois posé la question suivante : comment, à leur place, j’aurai fait pour me démarquer ? Ces individus sont des artistes et visiblement, tous en vivent. Être artiste a toujours été perçu comme étant une voie complexe et semée d’embûches… mais à notre époque, avec les connexions perpétuelles, le partage constant, le repost éclair, l’art est-il désormais plus valorisé ? Plus accessible ? Ou bien son marché est-il submergé d’une concurrence qui absorbe les « likes » tel un puits sans fond ?

Pour mieux comprendre, j’ai fais quelques recherches. Deux mots ont paru sortir du lot : Etsy et Patreon. Le noms de ces plateformes numériques aux noms résonnant tels des divinités ont attiré mon attention.

D’un côté, Etsy est une plateforme de vente en ligne d’articles fait à la main et uniques, proposés par des créateurs indépendants. Ce regroupement d’entrepreneurs, d’artistes, échange leurs biens uniques en leur genre, le tout basé sur une vision durable et proche de l’humain. Les créateurs n’ont plus qu’à créer leur boutique sur le site qui les héberge et à vendre leurs produits.

De l’autre, Patreon, un site qui porte un message communautaire entièrement dédié aux créateurs et à la facilitation de leur accessibilité en ligne. Il vous suffit de créer un compte et de pouvoir supporter vos artistes favoris en leur versant une somme constante par mois. En échange de cela, vous êtes plus ou moins récompensés par des avantages comme des tutoriels, des produits gratuits, des articles etc… Une vision gagnant-gagnant qui promet de créer un lien virtuellement physique entre le « client régulier/supporter » et le créateur.

Tout ça est très beau, le lien entre l’artiste et l’acheteur semble facilité car les produits sont proposés sans intermédiaire complexe… mais je n’avais pas encore de réponse à ma question.

Pour encore mieux me mettre dans la peau du personnage, j’ai décidé de contacter directement une artiste. Mon choix s’est porté sur Louisa, que j’avais découverte sur instagram sous le pseudonyme d’ @ectomorphe_. Louisa à 23 ans et est une illustratrice freelance. Après une licence en design à la faculté de Strasbourg, elle est partie un an en Australie. Aujourd’hui, elle habite à Toulouse et vit de son activité.

Louisa a très gentiment accepté de répondre à mes questions. Elle m’éclaire sur son quotidien, sa vision de son métier, de son indépendance. On à le sentiment qu’elle sait où elle va et comment elle se positionne dans son domaine aussi bien émergent que bouleversé. Elle pose la question de la légitimité, montre son ambition et brise les murs d’écrans qui nous séparent en prônant la suprématie du talent, source mère de toute création et de reconnaissance. Pour elle, toutes les sources de communication et de relation avec les autres est positivement exploitée pour proposer son contenu et sa personnalité et grâce à cela, j’ai vraiment compris comment elle utilisait les outils d’aujourd’hui pour valoriser son travail.

Le nombre d’abonnés ne compte pas pour définir le talent. »

PEPPER : Comment vis-tu aujourd’hui de ton travail ? Quels sont tes moyens de rémunération ? Sont-ils suffisants ?

LOUISA : Je diversifie au maximum mes sources de revenus. C’est très important dans ce métier car on ne peut pas contrôler le nombre de clients qui viennent vers nous ou le nombre de ventes générées. Mais pour résumer, je vis de la création d’illustrations diverses et variées selon le projet, de ma boutique Etsy, du contenu que je crée sur Patreon et de celui que je crée pour les marques via des placements de produits notamment.

Ta philosophie de vie ?

Je vis selon la loi de l’attraction : le positif attire toujours le positif. 

Être artiste sur les réseaux sociaux aujourd’hui c’est compliqué, la concurrence est rude et on a du mal à distinguer les professionnels dans la foule… quels sont pour toi les points essentiels pour se démarquer et se créer une vraie communauté/clientèle ?

Je ne vois pas cela comme compliqué car c’est selon moi encore un domaine où le nombre d’abonnés ne compte pas pour définir le talent. Pour avoir un pied dans le domaine de l’influence c’est très frustrant lorsque des clients souhaitent travailler avec moi mais que mon nombre d’abonnés est insuffisant pour aboutir à une collaboration. C’est là que je réalise que les personnes qui me contactent uniquement pour l’illustration, me contactent uniquement pour ce que je crée et non pour mon « influence ». La communauté est dans ce cas d’autant plus forte car les gens qui vous suivent, vous suivent pour votre talent et non pas forcément votre personne. C’est ce qui rend « légitime » à mon sens. 

Qu’est ce que, en tant qu’artiste, tu suggérerais pour améliorer le système actuel ? 

En tant que freelance c’est une question très compliqué, car je me sens et suis très indépendante.

Le/les artistes qui t’ont inspiré ? Qui t’inspirent aujourd’hui ?

Je suis cette personne hyper connectée aux réseaux, du coup j’ai chaque semaine de nouvelles personnes qui m’inspirent. Mais plus généralement les personnes comme Natacha Birds, des personnes qui ont un univers à elles et qui vivent de leur passion. 

Des projets en cours ?

Oui ! Mais je ne veux pas en dire plus. Cela concernera les Toulousains 😁

Des projets futurs ?

Mon objectif principal pour 2019 est de quitter ma petite chambre dans laquelle je travaille pour faire l’acquisition d’un espace de travail. 

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Encore merci à Louisa pour son aide ! Si vous voulez découvrir son travail, tous les liens sont disponibles ici :

• son instagram : @ectomorphe_
• son Patreon : https://www.patreon.com/ectomorphe
• sa boutiquee Etsy : https://www.etsy.com/shop/ectomorphe
• sa chaîne youtube : ectomorphe

À bientôt pour de nouvelles découvertes !

Pepper.