Hôtel Désastre. 


Nous sommes Samedi 30 Juillet 2016, il est 19h30. Je suis en vacances dans le sud de la France, de passage dans un petit village près de Sérignan pour une nuit, avant de repartir pour Nîmes, puis pour Paris. J’ai donc réservé un appartement dans un petit hôtel du-dit village dont je tairais le nom, à cause de la sentence que je lui réserve et qui relève tellement du gag que j’ai eu envie de vous confier mon malheur dans cet article « carnet de voyage » qui visiblement, ne vendra pas que du rêve !

J’arrive donc dans le petit hôtel-restaurant sur la place du village, armée de ma valise et de mes coups de soleils, crevée par 6 heures de route et un bain de mer éprouvant. Personne ne vient m’accueillir, les visages perplexes des familles venues dîner semblent dire « mais c’est qui celle la, elle s’est perdue ou quoi ? ». Finalement, un jeune femme un peu allumée (j’ai appris plus tard que c’était la fille des propriétaires) qui gérait son commerce à toute berzingue me dirige vers une imprimante posée en plein milieu d’une salle normalement destinée aux clients du resto pour ma photo d’identité (formalités d’usage) et m’emmène jusqu’à mon palace, que dis-je, mon Eden. Des stickers avec des phrases bateaux telles que « sourions à la vie » ou encore « il fera beau demain » ornent fièrement les murs du couloir qui me conduit jusqu’à ma piaule. La porte s’ouvre. Une odeur de d’égouts agresse mes narines. Courageuse, je persévère et entre. « L’appartement » n’est en fait qu’une grande chambre avec trois lits et une salle de bain. Pas de cuisine pour préparer le petit-déjeuner que j’avais anticipée, prévenante, afin d’éviter d’autres dépenses (100€/nuit). Un peu abusé, dis-je à mon guide qui rétorque en bafouillant que si si, c’est bien un « appartement », que c’était pourtant clair, non ? avant de s’en aller sans demander son reste.

Je continue mon inspection des lieux, friande de nouvelles découvertes. Je fais face à une déco sur-kitch, des murs rayés, bleus et dorés, assortis aux miroirs plaqués or, aux tableaux motif « vomi-psyché » et aux draps aussi fins que des mouchoirs en papier. Un des deux stores roulants est cassé, fermé pour toujours. La clim’ hurle, impossible à éteindre malgré mes efforts puis finit par.. cracher de l’air chaud ! J’étouffe, sors sur le petit balcon et re-rentre aussitôt : la pierre y est tellement fêlée que j’ai peur que tout s’écroule au moindre éternuement.

La nuit tombe, je me prépare pour aller dîner dehors, la porte de la salle de bain ne ferme pas, l’étagère au dessus des toilettes est instable et l’odeur est toujours aussi insoutenable. Je remarque en sortant dans le semblant de couloir qui introduit mon château aux mille merveilles que ses deux interrupteurs n’allument pas l’ampoule du-dit couloir mais.. Celui de l’hôtel, en DEHORS de ma chambre. La c’est le pompon, fou rire général, de fatigue, de désespoir. « Peut-être que cette chambre est un vidéo gag, je suis sure que le miroir cache une caméra, c’est impossible ! » Me dit mon ami. En effet, l’enchaînement de circonstances est plutôt absurdement comique. Enfin, impossible de faire pire, nous disons nous en partant dîner à Sérignan. Que nenni ! Au moment de rentrer après notre ballade digestive, nous arrivons devant la chambre, la clé passe par le trou de la serrure.. Et emporte la poignée avec elle. La porte est cassée, toutes nos affaires enfermées à l’intérieur… et nous à l’extérieur. Là, c’est le comble, je cours chercher de l’aide. 30 minutes plus tard, un jeune femme, serveuse de la maison, percinguée, tatouée et musclée à en faire pâlir Stalone défonce la porte, nous lance « ça devrait être bon, si ça rebloque, vous avez vu comment je fais ! » Et se barre.

Malgré l’odeur toujours présente, nous avons finalement relativement bien dormi (qui l’eu cru ! ) et sommes reparti le lendemain en se jurant : « plus ja-mais ça ».  Telle fut ma nuit dans ce qui s’est révélé un boui-boui aux mille et un défauts plutôt qu’un palais des mille et une nuits.

 

Pepper.

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